Didier IDJADI

Politique et Ecologie



Liens

Recherche

Dernières nouvelles

Aout 11: I

Aout 10: P

Nouvelles

Youssef Chahine
1er Mai 1886 et 2008 en France et ailleurs

 


 

 

 

 

Youssef Chahine

 

Au revoir Youssef Chahine !

Il était le plus célèbre des cinéastes égyptiens, Youssef Chahine est décédé dimanche 27 juillet au Caire, à l'âge de 82 ans. Né le 25 Janvier 1926 à Alexandrie d’un père libanais et d’une mère égyptienne, il effectue son enseignement primaire chez les Frères, puis étudie dans une école anglaise jusqu’au Bac. Après un an à l’université d’Alexandrie, Youssef Chahine quitte l’Egypte en 1947 pour étudier le cinéma près de Los Angeles. Il étudie pendant 2 ans le cinéma et les arts dramatiques au Pasadena PlayHouse. De retour un an plus tard, c’est l’opérateur Alvise Orfanelli «pionnier du cinéma égyptien», qui lui ouvre les portes de la production, et lui permet de réaliser en 1950 son premier film, Papa Amin. Il est alors âgé de 23 ans.
Cinéaste engagé, Youssef Chahine ne cesse de dénoncer la censure et l’intégrisme. Dans L’Aube d’un jour nouveau (1964), il brosse un portrait critique de l’intellectuel dans Le Choix (1970), se voit, la même année, attribuer le Grand Prix (Tanit d’Or) du Festival de Carthage pour l’ensemble de son oeuvre, analyse la société de son pays et critique l’affairisme dans Le Moineau (1973). Très contestataire, le cinéaste fait même un séjour en prison, en 1984, pour diffusion d’un film interdit par la censure.
Ses films sont également l’occasion pour le réalisateur de se pencher sur son passé et de se dévoiler à son public. En 1978, il signe Alexandrie, pourquoi ? (1978), un retour sur sa jeunesse en Egypte qui remporte un Ours d’argent et le Grand Prix du jury au Festival de Berlin. Quatre ans plus tard, Youssef Chahine réalise La Mémoire (Hadduta misrija - An Egyptian Story) (1982), le premier volet d’une trilogie autobiographique. Alexandrie encore et toujours (Iskanderija, kaman oue kaman) (1989) et Le Destin (Al Massir) (1996) viennent compléter cette trilogie. Ce film est un pamphlet contre le fanatisme d’aujourd’hui et remporte un grand succès. Youssef Chahine réalisateur, scénariste et producteur présente le long-métrage à Cannes en 1997 et obtient le Prix du cinquantième anniversaire pour l’ensemble de son oeuvre.
En 1992, Jacques Lassalle lui propose de mettre en scène une pièce de son choix pour la Comédie Française. Il choisit Caligula d’Albert Camus, et la pièce connaît un immense succès public. En 1994, il tourne L'Emigré (Al Mohager) (1994), une histoire inspirée du récit biblique de Joseph, fils de Jacob. Un projet qu’il rêvait de réaliser depuis les années 50. Son film L'Autre (1998) est sélectionné pour l’ouverture de la section “Un Certain Regard” au Festival de Cannes. En 2001, Youssef Chahine met en scène Silence... on tourne (Skoot hansawwar) (2001), une comédie musicale et sentimentale. Cinéaste toujours engagé, il réalise un court-métrage pour le film collectif 11'09''01 - September 11 (2002), réflexion sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York. En 2006, il a été élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur par la France. Critique évidente du régime autocratique en Egypte, son dernier film, Le chaos, co-signé avec Khaled Youssef sort en 2007.

Devenu le plus célèbre cinéaste égyptien, opposé au régime du président Hosni Moubarak comme aux fanatiques, il a toujours dénoncé la censure et l'intégrisme qui, selon lui, n'a cessé de progresser. Chahine très tolérant, humaniste était un intellectuel d'une grande indépendance, Youssef Chahine était un fervent défenseur du mélange des cultures et il disait : « La pensée a des ailes. Nul ne peut arrêter son envol ». Le héros du film Le Destin, Ibn Rushd dit Averroès, philosophe arabe né à Cordoue en 1126, mort en exil à Marrakech en 1198, commentateur d'Aristote, est victime du fanatisme religieux.
« S'il y a un message dans le Destin, c'est celui-là: il faut se lancer dans la bataille. Averroès incarne ce que je prône depuis toujours: I'ouverture vers l'autre » Youssef Chahine, interview à Télérama, 15 octobre 1997.

Didier Idjadi

 


 

 

1er Mai 1886 et 2008 en France et ailleurs


Le 1er mai est le jour de la contestation et de la revendication.

Aux États-Unis, au cours de leur congrès de 1884, les syndicats américains se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. C’est ainsi que le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200 000 travailleurs d’obtenir la journée de huit heures. D’autres travailleurs, dont les patrons n’ont pas accepté cette revendication, entament une grève générale. Ils sont environ 340 000 dans tout le pays.
Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester, à Chicago. Le lendemain a lieu une marche de protestation. Une bombe explose et fait un mort dans les rangs de la police. À la suite de cet attentat, cinq syndicalistes anarchistes sont condamnés à mort ; quatre seront pendus le vendredi 11 novembre 1887 malgré l’inexistence de preuves, le dernier s’étant suicidé dans sa cellule. Trois autres sont condamnés à perpétuité. Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l’un des condamnés, August Spies : « Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui. ».
Trois ans plus tard, la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris pour le centenaire de la Révolution française et sur une proposition de Raymond Lavigne, elle décide de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif les revendications. Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, en France, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts, avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens.


Le premier mai 2008 :


• En France 200000 personnes ont défilés. Beaucoup de revendications sur le pouvoir d’achat et contre les politiques de Sarkozy et le chômage. La spécificité de la manifestation à Paris était la présence importante des travailleurs sans papier principalement encadrés par la CGT. Des entrepreneurs emploient ces travailleurs et ceux-ci paient des charges sociales mais ils ne sont pas régularisés.
• En Turquie La police a interpellé 530 personnes et le nombre des blessés s'est élevé à 38.
• En Russie, où l'inflation galopante jette une ombre sur la prochaine investiture du président Dmitri Medvedev, plus de deux millions de personnes ont participé aux traditionnels défilés du 1er mai, placés sous le signe du pouvoir d'achat .
• En Allemagne, plus de 400.000 personnes ont participé aux différents rassemblements demandant l'instauration d'un salaire minimum généralisé.
• En Italie, où près de 1.300 personnes meurent chaque année dans des accidents du travail, plus de 100 rassemblements et défilés ont été organisés sur, le thème de la sécurité au travail.
• Au Sénégal, à Dakar, 10.000 ais ont protesté contre la forte hausse des prix des produits de première nécessité.
• Au Maroc, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Casablanca pour, elles dénoncent les mauvaises conditions de travail, illustrées par un récent incendie meurtrier (55 morts) dans une usine.
• En Iran, la république islamique a interdit toute manifestation et depuis plusieurs jours la police a arrêté beaucoup de dirigeants syndicalistes ainsi que plus de deux cents ouvriers afin d’empêcher toute action de solidarité de 1er Mai.

Didier IDJADI